Jacques Rancière, dans le « maître ignorant » part de la biographie de Joseph Jacotot, révolutionnaire exilé à Louvain en 1818, pour développer une réflexion philosophique sur l’éducation et la politique. Joseph Jacotot s’était vu chargé d’enseigner le français à des Hollandais dont il ne maîtrisait pas la langue. Faute de pouvoir leur expliquer les règles du français, il leur fit donc lire une version bilingue de « Télémaque », en leur demandant, petit à petit, d’être capable de lui parler en français. Il découvrit avec surprise que sans leur avoir rien transmis de son savoir, il leur avait pourtant enseigné le français plus efficacement que par n’importe quelle pédagogie classique.
C’est quoi savoir ?
Qui sait ?
Qui ignore ?
Est-ce aussi simple ?
Est-ce que le savoir se mesure ?
Comment se transmet le savoir ?
Est-ce qu’on peut transmettre sans savoir ?
Est ce qu’il vaux mieux enseigner un savoir ou partager des idées ?
Ces questions nous animent depuis longtemps maintenant. Nous partageons avec vous aujourd'hui ces questions.
Le fait d’être une institution nous rend-il aptes à transmettre, ou à l’instar de Jacotot, aurions-nous intérêt à être des maîtres ignorants ? L’élève est toujours un chercheur. Et le maître est d’abord un homme qui parle à un autre, qui raconte des histoires et ramène l’autorité du savoir à la condition poétique de toute transmissions de paroles. Il doit transmettre par ses mots propres une vérité universelle et ineffable. L’élève devra, à son tour, trouver son chemin vers cette vérité unique. Cet effort de transmission, de communication, nous ne pouvons le faire que si nous croyons en l’égalité des intelligences.
Voilà les questions que nous nous posons autour de l’apprentissage. Comme il serait prétentieux de vouloir à toutes y répondre, nous prenons le parti pris d’une expérience à partager en commun, de la tentative d’un geste ensemble à l’aune de notre humble expérience. Chaque année nous nous laverons les yeux et la pensée pour mieux réfléchir à nouveau. Nous ferons confiance à nos intelligences collectives. Chaque année nous inviterons un ou plusieurs artistes à « regarder à nouveau ». En 2015, nous avons invité Camille Perreau et François Payrastre de la compagnie Entre Chien et Loup.
Créer dans l’espace public, sur un territoire et avec ses habitants, in situ et in vivo.
Quelques jours pour se créer un monde à l’échelle d'un quartier, s'offrir une nouvelle lecture de l'espace public, en complicité et en confiance dans un échange de savoirs et d’expériences.
Avec le quartier de Monplaisir comme terrain de recherche et d’expérimentation, nous sommes partis à la rencontre de nos pratiques communes et singulières, du quartier, de ses habitants et de nos rêves liés à l'espace public.
Dans ce temps contraint, l'objectif était de trouver une expression commune et de la mettre en œuvre de manière collective. Quelques jours d'échanges, d'envies et surtout le partage d'une réalisation commune. Un temps hors du temps, concentré sur la création et le faire ensemble dans l'espace public.
Créer dans l’espace public, sur un territoire et avec ses habitants, in situ et in vivo.
Quelques jours pour se créer un monde à l’échelle d'un quartier, s'offrir une nouvelle lecture de l'espace public, en complicité et en confiance dans un échange de savoirs et d’expériences.
Avec le quartier de Monplaisir comme terrain de recherche et d’expérimentation, nous partirons à la rencontre de nos pratiques communes et singulières, du quartier, de ses habitants et de nos rêves liés à l'espace public. Dans ce temps contraint, nous avons trouvé une expression commune et la mettrons en œuvre de manière collective. Quelques jours d'échanges, d'envies et surtout le partage d'une réalisation commune. Un temps hors du temps, concentré sur la création et le faire ensemble dans l'espace public.